sexta-feira, 12 de julho de 2013

ÉCONOMIE/SPORTS - EURO 2016

Salut les gars,Voici un article très interessant tel qu'il a été publié sur le site internet du journal Le Monde l'année dernière.C'est très bien de le lire, car il s'agit d'un thème très à la mode actuellement chez nous: organisation d'une importante compétition sportive et les dépenses de l'état.


Dénationalisons l'Euro 2016 !

Le Monde.fr | 23.07.2012 à 14h31
Par Jean-Pascal Gayant, professeur de sciences économiques, Université du Mans
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"Les malheurs de la Grèce ont commencé avec les Jeux Olympiques de 2004". La dizaine de milliards du coût global de l'organisation était à l'évidence une dépense trop lourde à supporter pour la petite nation grecque. C'est en tout cas l'opinion de l'économiste américain Victor Matheson, spécialiste des retombées économiques des grands événements sportifs.

En écho à cette analyse, on ne peut s'empêcher de songer que l'Euro 2004 de football au Portugal a, lui aussi, contribué à l'infortune du pays organisateur. Il est vrai que l'idée de construire des stades de 30 000 places dans des villes de moins de 60 000 habitants (telles que Faro ou Leiria) était - et demeure - insensée, quelle que soit la ferveur populaire pour le ballon rond.

Le prochain Euro de football devrait se dérouler en France, en 2016. Toutes les villes dans lesquelles il est supposé se dérouler sont de taille substantiellement plus conséquentes que les villes moyennes portugaises, ce qui devrait limiter les inepties observées dans le cas lusitain. Mais peu de voix s'élèvent pour s'étonner que les rénovations et les constructions de nouveaux stades soient principalement financées par les collectivités locales et l'Etat.
Car si la mode est aux Partenariats Public Privé, il ne faut pas se méprendre : le contribuable est, en dernier ressort, le financeur des stades dédiés à la création de valeur privée. Non seulement les salaires dans le football professionnel européen, dopés par la bulle des droits audiovisuels, sont indécents, mais les clubs français qui servent ces émoluments n'ont, sauf exception, pas réussi à dégager les surplus permettant de financer leurs propres stades. Même le précédent ministre des sports, David Douillet, s'était ému, en janvier 2012, de ce que l'Etat soit amené à contribuer (à hauteur de 168 millions d'euros) à ce financement.



La facture totale, annoncée à plus de 1,7 milliard d'euros, pèsera de longues années sur les finances des métropoles ayant eu le redoutable privilège d'être retenue pour accueillir des matchs. En clôture de l'Euro 2012 de football, Michel Platini, président de l'Union Européenne de Football (UEFA) a lancé l'idée d'une compétition multi-pays en 2020 : plutôt que d'organiser, tous les 4 ans, la phase finale de la compétition dans un seul pays (ou 2 pays voisins comme en 2008 et cette année), le tournoi serait réparti sur 12 ou 13 grandes villes d'Europe, déjà dotées de très grandes infrastructures. Voilà un projet qui pourrait aider à reléguer au rang de chimères le mythe de considérables retombées économiques de ces grandes compétitions ponctuelles uni-localisées - contredites par les études empiriques depuis de nombreuses années.
Pourquoi, dès lors, ne pas mettre en œuvre cette initiative dès 2016 ? Seul un orgueil mal placé milite pour la conservation, à tout prix, de l'organisation de l'Euro de football dans le cadre strictement national. Le Conseil Régional du Nord-Pas de Calais, vient déjà, avec une certaine sagesse, de suspendre la coûteuse rénovation du Stade Bollaert de Lens. On peut se prendre à rêver que les élus des autres collectivités territoriales, soucieux de la bonne utilisation des deniers publics, militent à leur tour pour la dénationalisation de l'Euro 2016 et soulagent ainsi les finances publiques de leur territoire.



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